En France, de nombreux parents constatent qu'il s'écoule un temps bien trop long entre le diagnostic de leur enfant autiste vers 18 mois, et la mise en place d'une prise en charge globale et adaptée sur toute la semaine. En général, faute de moyens, ils doivent entre 18 mois et 5 ans (âge où l'enfant est admis dans une institution spécialisée pour obtenir cette prise en charge) se contenter de quelques heures (2 à 3 heures) réparties entre un(e) psychologue supervisant un(e) éducateur-trice et un(e) orthophoniste ou psychomotricien-cienne. Il n'est pas rare alors, qu'un parent s'arrête de travailler. 

Durant ce temps qui passe, où les parents sont entièrement livrés à eux-mêmes (entre les démarches administratives - dossier MDPH, examens cliniques et autres rendez-vous de spécialistes), l'enfant progresse peu, et montre même des signes de stagnation voire de régression. Ces signes de l'autisme s'installent alors et sont plus difficiles à faire évoluer après cette période très longue, trop longue, où il n'a pas pu bénéficier d'une prise en charge globale.

Pour quelles raisons les choses sont-elles ainsi ? Principalement parce que les structures proposant cette prise en charge précoce et à temps plein pour ces enfants autistes entre 18 mois et 5 ans n'existent pas! Or la meilleure chance qui pourrait leur être donnée d'intégrer au mieux la société dans le futur, serait d'agir alors que ces signes ne sont pas encore durablement installés. Plus l'intervention est tardive oui, et moins il est facile de faire évoluer favorablement l'enfant.

Mes quinze années d'expérience en institution en tant que psychologue m'ont amené à la conclusion qu'il était vital que ces enfants et leur famille puissent dès le diagnostic établi (entre 18 mois et 3 ans), intégrer (sans attendre un jour de plus) un programme d'état comprenant une assistance complète (prise en charge globale de 7h par jour associée à une assistance administrative et psychologique de la famille). Pour ce faire, il s'agirait de financer et de créer des structures spécialisées et entièrement dédiées à la prise en charge précoce de ces enfants autistes.

Je demande à Sophie Cluzel - Secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées, et à Agnès Buzyn - Ministre des Solidarités et de la Santé, de considérer, au nom de toutes les familles et enfants concernés, cette demande (Programme pour une Prise en Charge Précoce et Globale de l'Autisme), et de l'intégrer comme la mesure phare du plan autisme à venir.

Par Jean-Luc ROBERT

Psychologue clinicien

www.LezAPe.fr

 A Marseille, l'Institut du développement de l'enfant et de sa communication est un centre unique en France, en grande partie financée par les Pièces Jaunes.

  • L'opération Pièces Jaunes est lancé ce mercredi à Marseille 
  • Grâce à cette opération, Marseille accueille un centre unique en France : l'institut du développement de l'Enfant et de sa Communication
  • Cet institut prend en charge 1.500 enfants de 0 à 6 ans. 

La façade orangée, dans un immense parc, cache des longs couloirs colorés, décorés, où même l’ascenseur est orné de dessins chatoyants réalisés par un grapheur et le personnel du centre. Des jouets sont disséminés ici ou là, devant les vitres donnant sur l’immense parc qui borde cet ancien château. Difficile de croire qu’on a mis le pied dans un centre hospitalier.

Et pourtant, cette belle demeure abrite depuis 2013'Institut du développement de l'enfant et de sa communication (Idec), un centre hospitalier unique en France. Cet institut de l’AP-HM est en effet le seul à regrouper en un seul et même lieu plusieurs disciplines médicales à destination d’enfants porteurs de différents handicaps, comme la surdité, l’autisme ou encore la dyslexie sévère.

Un centre financé par les Pièces Jaunes

Ce projet a pu aboutir grâce aux 76 572 euros récoltés par l’opération Pièces jaunes, dont la nouvelle édition est lancée ce mercredi à Marseille. Si les travaux ont été pris en charge par l’hôpital, l’aménagement du centre a été entièrement financé par la Fondation Hôpitaux de Paris Hôpitaux de France. « Nous avons choisi notre mobilier, afin que ça fasse moins hôpital, que ce soit plus accueillant, et cela a été entièrement financé par les Pièces Jaunes, se réjouit Florence Poracchia, cadre de santé au sein de l’institut. On a pu aussi renouveler le matériel. »

Pour en savoir plus, vous pouvez lire l'article en entier sur le site du 20 minutes : https://www.20minutes.fr/sante/2198815-20180110-marseille-centre-medical-enfants-unique-france-finance-pieces-jaunes